Le radon

Le radon est un gaz radioactif, incolore et inodore d’origine naturelle que l’on peut trouver partout : dans l’air, le sol et l’eau. Issu de la désintégration de l’uranium et du radium présent dans la croûte terrestre, une partie du radon produit par les roches peut parvenir à l’air que nous respirons. Mais s’il se dilue rapidement dans l’air, il peut atteindre des concentrations élevées dans des lieux confinés tels que les habitations pouvant atteindre plusieurs milliers de Bq/m³.

Où trouve-t-on le radon en France ?

Si le radon est présent partout en France, il se trouve en concentration plus élevée dans les zones localisées sur les grands massifs « anciens » (Massif armoricain, Massif central, Corse, Vosges, etc.) ainsi que sur certains grès et schistes noirs.

 

La cartographie et les zones à potentiel radon :

L’arrêté du 27 juin 2018  a divisé la France en 3 zones à potentiel radon et a réparti 7000 des 35357 communes françaises dans une de ces 3 zones :

Les zones à potentiel radon de catégorie 1

Les communes situées dans une zone à potentiel radon de catégorie 1 sont celles présentant le risque le plus faible. Elles sont pour la plupart situées sur de grands bassins sédimentaires (bassin parisien, aquitain…)  ou sur des formations volcaniques basaltiques (massif central, Antilles, Polynésie…). Dans les zones de catégorie 1, seulement 20% des bâtiments dépassent 100 Bq.m-3 et moins de 2% dépassent 400 Bq.m-3.

Les zones à potentiel radon de catégorie 2

Les zones de catégorie 2 partagent les mêmes caractéristiques géologiques dans les zones à potentiel radon de catégorie 1 mais certains facteurs géologiques peuvent faciliter le transfert de radon vers les bâtiments (failles, mines) et augmentent de fait le risque de concentration élevée de radon.

Les zones à potentiel radon de catégorie 3

Les zones à potentiel radon de niveau 3 sont celles qui imposent une information acquéreur et locataire sur ces risques. Cette information a été rendue obligatoire par le décret du 04 juin 2018 et doit figurer dans tous les états des risques et pollutions obligatoires à compter du 1er juillet 2018.Ce sont des zones dont les formations géologiques sont les plus riches en uranium, soit principalement des massifs granitiques  (massif armoricain, massif central, Guyane française…) et certaines formations volcaniques  (massif central, Polynésie française, Mayotte…).Les Outre-Mer (DROM-COM) comprennent  une forte concentration de zones à potentiel de catégorie 3 comme la Guyane, Mayotte ou Saint-Pierre-et-Miquelon. Toutefois, les caractéristiques des habitats d’Outre-Mer, souvent très ouverts et aérés, peuvent expliquer des concentrations très variables sur une zone pourtant très exposée. C’est le cas par exemple, du risque plus faible en Nouvelle-Calédonie en raison de constructions très ouvertes et donc très ventilées en opposition aux constructions bien isolées de Saint-Pierre-et-Miquelon.

 

 

Qu’en conclure pour mon habitation ?

Le potentiel radon fournit un niveau de risque relatif à l’échelle d’une commune, il ne présage en rien des concentrations présentes dans votre habitation, celles-ci dépendant de multiples autres facteurs (étanchéité de l’interface entre le bâtiment et le sol, taux de renouvellement de l’air intérieur…).

Le fait que votre habitation soit localisée dans une commune à potentiel radon de catégorie 3 ne signifie pas forcément qu’elle présente des concentrations en radon importantes. Elle a toutefois nettement plus de risque d’en présenter que la même maison située dans une commune à potentiel radon de catégorie 1. Les concentrations peuvent par ailleurs atteindre des niveaux très élevés pour des caractéristiques architecturales ou des conditions de ventilation défavorables. Compte-tenu du risque sur la santé associé au radon, il est dans ce cas important d’évaluer plus précisément l’exposition à laquelle vous êtes soumis.

Evaluer votre exposition nécessite de réaliser un dépistage de votre habitation. Ce dépistage consiste à mesurer les concentrations du radon à l’aide de détecteurs (dosimètres radon) qu’il est possible de placer soi-même. Pour que cette mesure soit représentative, elle doit être effectuée dans les pièces de vie principales, sur une durée de plusieurs semaines et de préférence sur la période hivernale. Le coût d’acquisition et de développement de ces détecteurs s’élève à quelques dizaines d’euros.

Lorsque la concentration mesurée s’avère élevée, il est alors nécessaire de rechercher des solutions pour réduire l’exposition au radon. Ces solutions consistent à limiter l’entrée du radon dans le bâtiment, en renforçant l’étanchéité entre le sol et le bâtiment, et à éliminer le radon en favorisant le renouvellement de l’air intérieur (aération, ventilation).